« E tu, tu es a musica… enquanto a musica dura. »
N.P.G.
C’est une suite de notes qui monte de la rue jusqu’à la fenêtre, juste quelques notes comme un éclat de rire, un fracassant bris de verre, cette petite femme qui te fait dresser l’oreille.
C’est une gigue qui retentit au milieu du bruissement de la vie, une source qui surgit et bouillonne, accélère, contourne une pierre, ralentit, cette petite femme qui sautille à tes oreilles.
C’est une ritournelle familière. On la reconnaît aux premières notes, on l’entonne sans même s’en apercevoir, elle rythme la journée, cette petite femme qui te trotte dans la tête.
C’est une ligne de basse qui te prend aux tripes pendant que ton esprit s’attarde sur les arrangements. Et tu te dis : « Je ne sais pas pourquoi, mais elle me touche, cette petite femme ».
C’est le morceau au tempo progressif que tu emportes avec toi pour aller courir. Un temps, un pas, une foulée qui s’allonge, le souffle qui se règle sur ses montées et descentes, cette petite femme qui t’emporte avec elle.
C’est la mélodie qui remue ce qui reposait tout au fond. Elle fait tourbillonner la fange comme la joie brute. Elle exacerbe les émotions, cette petite femme dont l’écho résonne longtemps après avoir joué.
C’est une symphonie aux mélodies variées mais qui toujours s’accordent, par petites touches. Elle est toute diversité et harmonie, cette petite femme qui trouve l’équilibre.
Elle ouvre un ailleurs du bout de ses notes, du chant qui s’élève, quelque chose d’ancien et d’éternel. Elle est la promesse que quelque part cela compte, la petite femme qui te murmure des histoires.
C’est un virevoltement qui invite à une danse éphémère. À cet instant, l’ivresse l’emporte, rien d’autre ne compte qu’être ici, maintenant, avec la petite femme qui tourne, qui tourne.
Puis le silence,
l’absence,
le manque,
la gueule de bois.
Et une mélodie que tu chantonnes de temps à autre.
Portrait Z , femme musique
Kaléidoscopie sagittale (2021)
Série « caractéristique »